La cent quarante-six mille et unième...

Publié le par Albert London

Depuis le temps que ça me pendait au bec, j'ai décidé d'arrêter de fumer.
Après donc 20 ans à cloper une vingtaine de blondes par jour, mon score se monte à 146.000 cigarettes inhalées. Avec un prix moyen du paquet sur ces vingt dernières années que je fixe à environ 4 euros, on arrive à une dépense tabagique totale d'environ 30.000 euros, soit 200.000 francs ! 
Pour autant, je ne regrette rien de mon (récent) passé de fumeur.
Je ne vais pas commencer à faire l'aigri et à me transformer en non-fumeur con et intolérant. D'ailleurs, être avec des fumeurs ne me gène pas, les regarder cloper ne me donne pas envie d'y replonger.
Je tiens à préciser que je ne m'aide d'aucun complément nicotinique, ni de quelque thérapie que ce soit.
Une bonne bronchite a donné le feu vert, voilà tout.
Mais il faut bien l'avouer, j'en chie. J'en chie des ronds de chapeau.
En même temps, on n'efface pas 146.000 clopes en deux semaines (14 jours d'arrêt ce samedi, yes  !).
Le pire, c'est le soir, chez moi, devant l'ordinateur, après dîner. Donc, en ce moment.
Ça me prend au ventre, à l'estomac... Une envie qui s'empare du corps entier en trente secondes.. Dans ces moments-là, le cerveau ne pense qu'à ça : une clope. Une putain de clope. "Allez quoi, une seule, et puis c'est tout.. Pense à Gainsbourg, à Audiard, à Mitchum, à Dewaere, à Blondin, à tous ceux qui t'ont fait rêver, qui t'ont aidé à avancer dans la vie, à avoir un but, à devenir un homme. Tous ces mecs-là, et ben ils clopaient eux. Ils ne se faisaient pas chier à arrêter. Tant que t'y es, t'as qu'à faire du sport aussi... Ah !  Ah !  Ah!
Tocard ! Lopette!
Allez quoi, vas-y... Une petite clope et personne n'y verra rien... Regarde, ton Zippo est là, bien gavé d'essence, la pierre à feu, tu l'as changé il y a un mois.. Elle est comme neuve, elle fera de belles étincelles... En plus, t'as laissé un ou deux paquets dans l'appart, au cas où.... Allez, viens.. Allume-la, cette tige !"

Cet enfer avec sa propre conscience dure cinq bonnes minutes. Alors, je bouffe une saloperie de bonbon. Je bois du coca ou de la flotte ou du vin. Et puis, ça passe. C'est tout con, mais ça passe.
Ça passe et ça va mieux. Je respire de nouveau, fier d'avoir résisté une fois de plus. C'est là que je m'aperçois que je ne tousse plus, que l'ascension de la rue de la chaîne n'est plus sujette à une quinte de toux. Je me sens véritablement "reverdir" de l'intérieur. 

Voilà où j'en suis, 14 jours après ma dernière clope. J'aimerais bien que ça dure. Disons... 20 ans.

Albert.

PS : Arrêter de fumer rend plus nerveux et plus con encore. J'en parlerai à des "amis" qui vont vite s'en rendre compte.
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P
<br /> @Fifi<br /> L'arrêt du tabac l'a rendu misanthrope.<br /> Il l'avait annoncé, tout fout le camp, alors finie la languette du quindère.<br /> <br /> <br />
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F
<br /> La languette nous a quitté ? Manquerait plus que çà. Ceci dit, de nos jours, la crise est la partout... où on veut la voir, la mettre, s'en servir. Elle a bon dos. Aller à bientôt, je reste dans<br /> mon optimisme démesuré.<br /> <br /> <br />
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K
<br /> Avec un tel post scriptum, j'ai de la chance de ne pas être de vos amis.<br /> <br /> <br />
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P
Je ne vous reverrai que lorsque vous aurez obtenu la certification bio pour tes poumons. D'ici là, vos sautes d'humeur auront disparu. <br /> Bon, à la rigueur devant un verre de bon vin car cela a des effets apaisants.<br /> <br /> <br /> PS : pas d'exitant non plus, café, viande rouge, sucres rapides, f....es.<br /> Il reste des cellules à louer à l'abbaye de Ligugé<br /> <br /> Bon courage frère Albert.
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