Les bons-points...

Publié le par Albert London

Quand j'étais môme, à l'école, la maîtresse donnait des bons points aux élèves les plus méritants. Je me souviens très bien de ce petit bout de carton rose, comme un pétale d'école républicaine...
Je m'en souviens d'autant plus que j'en ai reçu une tripotée, de bons points.
Ben oui, à l'époque, j'étais plutôt bon élève.

Malgré des souvenirs assez précis, j'ai quand même du mal à savoir si la maîtresse nous donnait les bons points directement, si elle les plaçait sur notre bureau avant que nous ne rentrions en classe, les genoux mercuro-chromés par nos mères, ou encore si elle les glissait dans le cahier, à la page contenant l'exercice de la veille..
Toujours est-il que ces bons points ont rythmé avec bonheur mes jeunes années scolaires.

Pour les ranger, je me servais d'une boite (vide) de comprimés Solutricine vitamine C, boite en ferraille à l'époque. Comprimés que je croque en ce moment même, d'où ce présent billet teinté, une fois de plus, de nostalgie; veuillez me pardonner pour ces nouvelles lignes en caractères sépia, mais à l'approche de l'hiver, on se réchauffe comme on peut.


Comme vous le savez tous, avec 10 bons points, nous avions droit à une récompense. Et peu importât qu'à l'époque il ne s'agisse que d'une image.
Car avec 10 images, nous pouvions obtenir le Saint-Graal des gratifications : la photo!
Les images, j'ai en gardé quelques-unes. Il y  en a qui représentent des oiseaux, des légumes, des fruits, des insectes ou encore des métiers. Ainsi je me souviens de celle sur laquelle figurait la mésange bleu et jaune (à ne pas confondre avec le rouge-gorge, moins jaune et beaucoup moins bleu, mais plus rouge, enfin à l'époque...), je me souviens du boucher qui souriait devant son étal (la crise de la vache folle était encore loin), ou encore de l'Armageddon des patates, le dragon tuberculicide : Mesdames et messieurs, le splendide, l'inimitable... doryphore !
Authentiques images d'Epinal, leur obtention annonçait une soirée parfaite à la maison, soirée veloutée d'une fierté peu feinte, provenant à la fois de votre serviteur et de ses parents.
Les images étaient remplies de naïvetés picturale, cette même naïveté qui coulait dans mes veines ou encore dans la plume de mon stylo à chaque abordage d'une composition de français au thème libre.

Autant il me reste quelques images dans des albums jaunis par le temps, en revanche, je n'ai pas gardé de bons points, et ça me manque.
Je me rappelle pourtant très bien de cette couleur rose et de cet imprimé aux liserés noirs. Je me rappelle même de l'odeur qu'ils avaient, ces sacrés bons points.
Je me rappelle qu'il fallait les mériter en apprenant mes conjugaisons le soir ou encore mes tables de multiplication, plus douloureuses celles-là...
En me souvenant de tout ça, je me rappelle que mon papy était encore en vie et que l'automne venu, on allait aux châtaignes ensemble les week-end, à bord de sa 204 blanche (en semaine c'était la 2CV fourgonnette grise avec le démarreur manuel !).
Je me rappelle que j'avais 7 ans.
Je me rappelle d'une enfance heureuse.
Je m'aperçois que j'ai eu beaucoup de chance...


Albert
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A
Ca remonte à la fin des années 70. (pardon pour le délai de réponse !!!!)
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Z
Quelquefois ça récompensait juste ceux qui étaient sages en classe. ça remonte à quelle époque, sans indiscrétion?
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M
<br /> joli billet, bravo...<br /> peu de bons points pour moi...élève médiocre, peu mieux faire, oui je sais...<br /> il y avait aussi les images Poulain, hélas qui n'existent plus...Nostalgie, Saudade...<br /> <br /> <br />
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L
<br /> rien qu'a lire ton billet l'odeur de mes bons points m'est revenu avec ces images un peu vieilli et quelquefois froissé nostalgie quand tu nous tiens!<br /> <br /> <br />
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A
<br /> En l'espèce, le bon point ne récompense ici que ma mémoire.<br /> <br /> <br />
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