Bonne année ?

Publié le par Albert London

Bonne année à toutes et à tous !

Voilà, les voeux sont transmis...
Pourtant, il y a comme un petit quelque chose qui me reste en travers de la gorge.. Une boule d'appréhension sur cette nouvelle année 2009. Et ce billet, je vous le signale par avance, sera sombre.

Je ne sais trop comment le dire, mais pour la première fois de mon existence, cette farandole de voeux pour une bonne année sonne absolument faux.
Comme chacun d'être nous, je devine une année très difficile dans pas mal de domaines.
Comment souhaiter une bonne année aux nombreuses personnes qui vont se retrouver au chômage dans quelques semaines? Comment adresser ses meilleurs voeux quand on sait dans quel état est notre planète?
Sans jouer les oiseaux de mauvais augure (note à l'intention des lycéens, le mot augure est du genre masculin, certaines liaisons de la langue française provoquent involontairement l'ignorance chez les paresseux) le pire est sans nul dout à venir.
Vous le savez, je le sais, mais que faisons-nous ?

Pour ma part, rien.

Je consomme comme on me dit de le faire. Malgré mon grand âge, je viens de souscrire à un PEL, et rien ne me dit que je ne serai pas tenté un jour de jouer en bourse dans l'espoir juvénile de gagner facilement de l'argent, quitte à ce que ce soit sur le dos des salariés.
Bref, je suis pire qu'un aveugle. Je vois la merde venir et je ne fais rien pour la combattre.
Pourquoi ?
La réponse est très simple : parce que je suis égoïste. Ce même égoïsme qui tuera notre civilisation, j'en suis intimement persuadé.

Mais alors, qu'il y a-t-il face à l'égoïsme pour le combattre?
Réponse toujours aussi simple : le courage, l'amour, le respect, l'humilité et la capacité de s'amputer d'un certain confort individuel pour préserver notre destinée collective. Sommes-nous prêt à ce sacrifice? Je ne le crois pas. Sur ce point, je pense sincèrement que cela fonctionne comme notre propre santé : tant que nous ne sommes pas mis en danger, dans notre propre chair, nous ne faisons pas attention à ce qu'il pourrait advenir. Je pense que l'Homme est ainsi fait : il ne prend conscience de sa réalité qu'une fois au pied du mur.
Nous savons tous que le prochain mur sera la crise environnementale. Avec sa cohorte de guerres à venir, de souffrances, de révoltes, de morts, cette crise sera bien plus destructrice que la crise économique que nous vivons actuellement.

Seulement, je crains fort qu'une fois au pied de ce mur-là, il soit trop tard.

Amitiés,

Albert.
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A
De toute évidence, ce blog recueille la qualité á défaut de la quantité. Je vous en remercie. J'annonce par ailleurs un nouveau post dans les prochaines heures. Bien á vous!
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P
@ Claire, je pense que nous parlons de la même chose. Peut-être suis je actuellement plus naïf, ou moins morose.<br /> A bientôt j'espère, pour te redonner un peu de tonus.
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C
Petite incartade de biais pour poursuivre.<br /> <br /> Pbs écrit: "un simple geste quotidien pour l'autre multiplié par un million d'individus peut être..." : entièrement d'accord avec toi en imagination et non dans une réalité concrète et active; j'entends par là, et tu l'auras deviné avant que je ne poursuive, que ton propos ressemble davantage à une déclaration d'intention, tendrement (et sans doute faussement) naïve; oui, moi aussi à une époque fort reculée désormais et pendant trop longtemps aussi, j'ai cultivé ce désir d'une solidarité qui se passerait de slogan, sorte de communauté humaine d'attention et d'intention!<br /> Mon propos ne se veut ni amer, ni aigre, ... je constate seulement ce qui est et ce qui n'est pas et surtout ne me fais aucune illusion sur la sociabilité aimante que nous tous ne portons pas et qui n'est pas à venir. En effet, cela n'empêche en rien les civilités, la courtoisie, allons au-delà l'amabilité, la chaleur, la considération de l'autre (grande question), le soutien, les sourires (si rares dans les rues!), l'entraide ... et point n'est besoin de lois ou de prescription d'aucune sorte pour éprouver une forme de sympathie persistante pour nous autres congénères, à des exceptions certaines près!<br /> Mais je ne souscrirai pas à ton discours en discours: regarder les gens dans les yeux ... j'avoue ne pas avoir toujours les paupières baissées ni forcément le coeur en sourdine. Mais ce que tu dis sur les SDF et notre rapport à eux, nous les bien lotis et bien pensants sommes les mêmes qui majoritairement ont voté pendant ... combien d'années déjà ?... pour des politiques de restriction et de profits (les 2 vont de paire mais pas dans les mêmes poches.)<br /> Bien entendu, la vie et les rapports se règlent au quotidien.<br /> Je te souhaite, sans ironie aucune, mes voeux chaleureux pour une excellente année 2009; c'est au fond ce que je nous souhaite, mais les temps sont bien moroses!<br /> Merci Albert London pour tes lectures!
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P
j'oubliais,<br /> faut-il vraiment que je fasse un "copier/coller" du "large soutient" d'Albert publié suite à ce fameux article ou on arrête là?<br /> <br /> Allez, A+
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G
@D.L: Premièrement, excuse moi pour le "camarade", si ce terme t'as choqué je veux bien le retirer. Deuxièmement, ai-je besoin de signer un article qui figure sur mon propre blog qui est le blog d'une boutique en plein centre de poitiers et où je suis même en photo: niveau transparence et courage, je ne peux pas faire mieux je crois. Troisièmement, la pub "critique" sur mes méthodes de communication "décomplexées" (merci de préciser lesquelles) circulent déja et permettent dailleurs le dialogue (auquel tu aurais pu participer sur l'article en question au lieu de le faire sur le blog d'Albert) et le débat qui a lieu depuis plus de deux ans maintenant est passionnant. Quatrièmement, je ne pourrais pas devenir pigiste puisque je n'ai pas de formation de journalisme. Cinquièmement, si tu penses que l'article est abusif ou remplis de clichés, il ne faut pas hésiter à glisser un commentaire, ce qui nourrit le débat et fait progresser la réflexion. Enfin, j'aime beaucoups la maman d'Albert, qui dailleurs n'était pas "visée" (ni toi D.L) car je ne suis pas un sniper: vous n'étiez que l'illustration d'une partie de mon propos, un exemple, un support pour construire mon argumentation.<br /> Bien cordialement et bonnes vacances.
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